Déposée par le vent,
Comme un souffle de vie
Sur le sol acceuillant
Détrempé par la pluie
La racine assoiffée
De minéraux trop rares
La tige enfin dressée
Comme signe de départ
La lumière chauffe mes feuilles
Et le sucre envahi mon être
Un papillon jette un œil
Il pondra sur moi, peut être !
Puis une ombre me glace d’effroi
La bêtise me juge de son regard noir
En quoi puis je avoir la foi ?
Bien mince est mon espoir
Le soleil a beau briller
Je ressens comme un malaise
Le coupable est désigné
Ils m’ont appelé mauvaise
On m’avait prévenu
de génocides dans le coin
Je n’y avais pas cru
ma vie ne nuit en rien !
J’enrichis même le sol
D’un azote bien convoité
Et ma fleur en parasol
reflète le ciel d’été
Sans moi les bordures seraient vides
Et les jardins biens tristes
Les terres seraient arides
Et les prairies sinistres...
Comme les esprits de ceux
Qui vont me mettre à mort
S’ils savaient que pour eux
Je possède un trésor
Un remède pour leur mal
Que ma sève contient
Un remède bien banal
Dans l’univers des miens
La vie a si peu de valeur
Pour leurs esprits corrompus
Leur terre si peu de chaleur
Et leur jardin si nu
Autrefois ils se cachaient
On ne voyait que leur tête
Désormais leur savane
Ressemble a de la moquette
Le vide et le béton
Pour unique horizon
Pas le chant d’un oiseau
Pas le vol d’un bourdon
Dans bien des mondes
Je serais vénérée
Ici on m’appelle mauvaise
On m’en veut même d’être née
Comment est ce possible ?
Qu’on me juge si mal
Que des meurtres horribles
Soient devenus banals
Sur ma seule apparence
Leur jugement s’est fait
Et leur ignorance
A dicté leur méfaits
Un jour ne restera que pierre
Sous leur semelles asséchées
Et face à tant de misére
Enfin je serai recherchée
Vue à ma juste valeur
Petite verdure au milieu du désert
Je vivrai de ces pleurs
Qui arroseront la terre
Enfin je ne suis plus mauvaise
Jadis j’étais l’ennemie
Maintenant devenue
Le miracle de la vie!!