Hier était la journée du Patrimoine, à cette occasion nous sommes allés visiter la Forteresse de Salses, que nous avons trouvé particulièrement impressionnante, construite en l'espace de 6 ans, elle est semi enterrée afin de mieux résister à l'ennemi. Lorsque nous sommes sur l'autoroute voici la vue que nous en avons :
Voici son histoire
C'est à Salses, petit village du Nord du Roussillon que se dresse le plus bel exemple d'architecture militaire dite "de transition". Il s'agit d'un fort d'une forme rectangulaire (115 mètres de long sur 90 de large) possédant une tour cylindrique placée à chaque angle. Il a été construit profondément enfoui dans le sol de façon a se dérober en partie aux vues et aux coups de l'ennemi. Les tours d'angle, qui sont des tours d'artillerie, sont largement ventilées par des gaines verticales cylindriques autour desquels s'enroulent les escaliers en colimaçon qui mènent sur la partie supérieure. Ces gaines, que trop de personnes prennent encore pour des oubliettes, servaient aussi de communication acoustique.
Les murs ont une épaisseur de 10 à 12 mètres de maçonnerie pleine et sont entourés d'une galerie d'escarpe qui joue à la fois le rôle de galerie d'écoute et de galerie de contre-mine.
La forteresse se divise en deux parties séparées par un large fossé intérieur et une courtine à éperon. La première partie, celle située à l'est, est constituée par une vaste place d'armes autour de laquelle sont disposés les logements de la garnison (d'une capacité de 1000 à 1200 soldats), les magasins et les écuries (300 chevaux). La seconde partie comprends principalement en son centre le donjon. Elle est cloisonnée et son seul accès est le pont-levis.En complément, cette forteresse est flanquée au nord-ouest, à l'est et au sud de trois ouvrages extérieurs en forme de demi-lune reliés au corps par des tunnels aux galeries voûtées. (Caponnière) Ces tunnels sont masqués de l'extérieur par l'eau des douves, abondamment alimentées par une source de fort débit.
L'artillerie du fort comprenait 24 canons. Ceux de gros calibres étaient disposés sur la plate-forme extérieure au sommet des tours.
HistoireL'histoire du fort débute en 1497, soit quatre ans après que le roi de France Charles VIII ai restitué le Roussillon au roi d'Espagne Ferdinand V le Catholique. Celui-ci désirait verrouiller l'étroit passage qui existe entre les derniers contreforts des Corbières et les étangs qui étaient infranchissables à l'époque et qui constituait la seule voie d'accès de la région par le Nord Il confia donc la construction d'une citadelle à
Francisco Ramiro Lopez, aragonais d'origine à qui on devra par la suite la construction partielle de la citadelle de Collioure.
Six ans après avoir débuté les travaux et alors que le fort était loin d'être achevé, la citadelle dû résister aux assauts de l'armée française. Au cours de ce siège aura lieu l'explosion de la première mine de guerre qui ait réussi et fera plusieurs centaines de victimes.
En 1538 alors que cette fois-ci le fort est achevé Salses aura l'honneur de recevoir la visite de Charles Quint en personne. Durant le siècle suivant il dû subir de nombreuses attaques mais rempli correctement son rôle de défenseur des frontières Nord. C'est le 20 juillet 1639, après 40 jours de résistance, qu'il tombera aux mains de ceux que l'on appelaient à l'époque "les meilleurs régiments du Royaume de France" placés sous le commandement d'Henry II de Bourbon et du maréchal Schomberg. L'histoire retiendra surtout qu'après la chute du fort, les troupes françaises ne furent plus en mesure de poursuivre leurs offensives ce qui fait que le fort pu une dernière fois jouer son rôle de surveillance.
Sitôt pris, les troupes françaises furent assiégées du 1er septembre 1639 au 6 janvier 1640, période où plusieurs régiments français enfermés dans le fort opposeront une résistance acharnée aux troupes espagnoles désireuses de récupérer leurs biens. C'est seulement la faim qui ouvrit les portes aux adversaires.